Petite touche, Histoire du bout des doigts, Frédéric Clément, Albin Michel

Dans son dernier album, Petite touche, Histoire du bout des doigts, Frédéric Clément enchante !

Il compose, avec un raffinement et une poésie singulière, l’histoire d’une rencontre. Celle d’une jeune fille aveugle tirée de son ennui par les visites d’un corbeau muet. Surprenants rendez-vous qui vont s’égrener au fil des jours inaugurant des échanges : des petits morceaux de gâteaux offerts par l’enfant contre autant de menus objets variés ramenés par le volatile. Alors, ces bricoles accumulées deviennent les promesses de voyages tactiles pour Petite touche, qui, du bout des doigts, écoute le conte servi par son étrange ami : un marabout jaloux enferme, dans un arbre creux, le chant des oiseaux. Une enfant, chapeautée d’un corbeau, mettra fin au sortilège et libérera les multiples mélopées. Mêlant, avec grâce et poésie, ces deux histoires qui se font écho, Frédéric Clément nous offre un petit écrin contenant de la beauté à voir et à entendre. Un coup de cœur total, inspiré, dit-on par une histoire vraie !!!

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Le pire anniversaire de ma vie, Benjamin Chaud

Dans un univers coloré à dominante de vert, jaune et rouge, Benjamin Chaud décline des graphismes variés sur des tapisseries, des tissus, des végétaux. Son univers est, comme de coutume, accueillant, douillet, souriant.

Tout commence pourtant assez mal pour le narrateur. Ce jour-là, celui de l’anniversaire de son amoureuse, aurait dû être merveilleux, mais le narrateur enchaîne les catastrophes. La déception est à la mesure du fiasco.

On peut garder son sourire, car la fin, bien entendu, saura réchauffer les cœurs…

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Benjamin Chaud, Le pire anniversaire de ma vie, Hélium, 14,90€

Suivez le guide!, Princesse Camcam

Déjà vue la promenade, page après page, dans un vieux manoir ? Déjà fait le coup des volets à soulever ? Que l’on croit ! Princesse Camcam démontre que le sujet n’est pas épuisé. Avec ses illustrations savoureuses, elle nous emporte, dès la couverture, dans une formidable balade à travers les pièces de l’antique maison. Celle-ci est habitée par un chat, une chienne et ses trois chiots, accessoirement aussi par quelques humains. Le matou propose aux chiots curieux de le suivre pour une visite guidée du manoir et les met en garde, au cours de la visite, contre les dangers de la maison. Les petites mains délicates qui soulèvent les volets rient de découvrir qu’en fait de dangers, on trouve, dans les recoins et placards, toute une ménagerie inoffensive.

On apprécie le travail minutieux, la précision de l’illustratrice qui, pour le plaisir du lecteur, ne ménage visiblement pas son effort.

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On retrouve le même souci du détail, le même soin apporté aux couleurs et donc le même plaisir de lecture dans Suivez le guide ! Promenade au jardin. Beaucoup de fenêtres à ouvrir aussi, des petites et des grandes, égayent la promenade. On voudrait que ce jardin aux multiples recoins, au délectable fouillis, à la flore luxuriante soit le nôtre.

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Princesse Camcam, Suivez le guide ! , Casterman, dès 4 ans, 14,50€

Princesse Camcam, Suivez le guide ! Promenade au jardin, Casterman, dès 4 ans, 14,50€

 

Il était trop de fois

En rose fluo, plutôt qu’en rose pastel, s’ouvrant par le haut et non par le côté comme habituellement, ce tout petit album a tout d’un impertinent.

Contre le politiquement correct, les histoires bien sages et la censure des adultes pensant bien penser, voici Il était trop de fois de Muriel Zürcher et Ronan Badel.

Drôle, déjanté… et libre !

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Muriel Zürcher, Ronan Badel, Il était trop de fois, Thierry Magnier, 10,90€, pour tous ceux qui apprécient le second degré.

Alyssa, bande dessinée

C’est ainsi : le lecteur tombé dans le premier tome voudra lire les suivants. La série en compte pour l’instant trois, et l’on guette patiemment la sortie du numéro 4 pour septembre…

Alyssa est une héroïne originale dans laquelle chacun peut toutefois se reconnaître. La réussite de la bande dessinée tient dans cette réflexion sur l’exigence de conformité qui caractérise les adolescents, et pas seulement les adolescents ! Parallèlement à cette envie de normalité, on a tous en même temps le besoin et le sentiment de posséder quelque chose qui nous différencie et nous donne de la valeur. C’est ce qui nous rapproche d’Alyssa.

Alyssa est une jeune adolescente au QI de génie qui tente de cacher ses capacités pour devenir amie avec les filles cool du collège : « C’est dur d’être comme tout le monde quand on est tellement supérieur ! ». Il s’agit d’une série-gag : chaque planche peut en effet être lue indépendamment et susciter le rire et l’enthousiasme.

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Mais la forme en sketchs n’empêche pas l’histoire d’avancer. Au fil des planches, on voit avec plaisir les personnages évoluer, les relations se nouer, et au final, le récit de ces années collège se construire.

Isabelle Bauthian (texte), Rebecca Morse (illustration), Virginie Blancher (couleur), Alyssa, tome 1 : Un QI de génie, tome 2 : Sélection naturelle, tome 3 : La théorie de l’attraction, éditions du Soleil, 10,95€, dès 9 ans

Le chat d’Enoshima, Slocombe, Nemiri

Comme le titre l’indique, c’est au Japon que Nicolas Nemiri et Romain Slocombe, tous deux spécialistes de ce pays, situent l’action de leur album. Entre la mer et Tokyo, on suit l’aventure de Tomomi, contrainte, à la disparition de son père, de quitter sa maison au bord de la plage. De même que les illustrations donnent une impression de mouvement continu, le texte coule, limpide. Le chat d’Enoshima s’ancre dans un lieu, mais le dépaysement n’empêche pas de ressentir une grande proximité avec ce qui touche l’héroïne. C’est donc à la fois pour le décor – japonais – et pour l’universalité de l’histoire qu’on apprécie Le chat d’Enoshima.

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Nicolas Nemiri et Romain Slocombe, Le chat d’Enoshima, Le petit lézard, 18€

Les cahiers d’Esther, Riad Sattouf

C’est aux adultes, parents ou futurs parents de pré-ados, que je conseille aujourd’hui une lecture aussi réjouissante que flippante, Les cahiers d’Esther.

Riad Sattouf croque page après page le quotidien d’Esther, 10 ans, à l’école primaire, à la maison, en vacances. Esther est fan de Kendji Girac, elle rêve par-dessus tout d’avoir un iPhone 6 et s’imagine plus tard blonde, pulpeuse et chanteuse. On rit beaucoup devant ces planches de bande dessinée, on s’attendrit, on s’interroge aussi : « Est-ce que j’ai vraiment cette espèce-là à la maison ? » ou : « Est-ce que je vais devoir me coltiner ça ? ». On se rassure un peu : « Non, les autres enfants oui, mais les miens ne sont pas comme ça ! »

C’est épatant comme le trait et le texte de Riad Sattouf, qui vont droit-au-but, savent restituer les mimiques, les situations et les sentiments. Pour Les cahiers d’Esther, compilation de pages publiées depuis 2014 dans l’Obs, il s’inspire de la vraie Esther, fille d’amis, qu’il compte suivre jusqu’à ses 18 ans ! On n’a pas fini de flipper…

Riad Sattouf, Les cahiers d’Esther, Histoires de mes 10 ans, Allary éditions, 16,90€

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Songe à la douceur

Songe à la douceur

J’ai le cafard de la fin et le stress de la chronique.

Le cafard de la fin, parce qu’en refermant le dernier livre de Clémentine Beauvais, je viens de dire au revoir à une sublime histoire d’amour, fabuleusement racontée. Et déjà s’empare de moi la nostalgie de l’écriture talentueuse de l’auteure, la nostalgie de cette sorte de connivence qu’elle a créée avec moi, lectrice. Je dois accepter de laisser s’éloigner Eugène et Tatiana, les personnages avec lesquels j’étais, au cours de la lecture-magie, en si grande proximité.

Le stress de la chronique, parce que je sais d’avance que mes mots ne pourront dire mon plaisir et mon admiration de lectrice.

A la lecture très enthousiaste de ses précédents romans, Comme des images, Les petites reines, j’ai senti comme tant d’autres un talent unique, une rare amplitude artistique chez Clémentine Beauvais. Non seulement elle crée des romans « jepeuxpaslelacher », non seulement elle se renouvelle à chaque publication, mais en plus, elle renouvelle le genre. Je ne peux pas dire mieux.

Il faudrait être bien peu clairvoyant pour ne pas voir monter le raz-de-marée littéraire et médiatique qui va finir de propulser Clémentine Beauvais au sommet des écrivains. Amie de Clémentine je suis, amie je demeure. Et pour étendre cette amitié, j’attends la sortie du livre, au mois d’août, pour pouvoir offrir Songe à la douceur à tous ceux à qui je veux du bien.

ClaireD (chavirée)

Sssi j’te mords

Fameuse nouvelle : deux histoires publiées à l’origine en album sont disponibles dans une version à écouter… et c’est Pierre Delye qui régale ! Les Aventures de P’tit Bonhomme et Moitié de Coq qu’on avait précédemment découverts nous avait remplis la panse de bonheur.

Voilà à nouveau tous les ingrédients réunis pour faire un succulent livre-disque.

Crème de la crème des raconteurs d’histoire, Pierre Delye propose deux récits dans des versions haletantes et farfelues. On adore retrouver sa pâte unique, faite d’humour, de jeux de mots, de clins d’œil.

La musique originale assaisonne parfaitement le tout, soutenant la compréhension et apportant une note sucrée.

En parfait accommodement, on déguste les images malicieuses et craquantes de Cécile Hudrisier.

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Pierre Delye, Cécile Hudrisier, Grégory Allaert, Sssi j’te mors et Les Musiciens de La Nouvelle-Brême, Didier jeunesse, 22,80€

Sur la route des vacances

Quand on a épuisé tout son répertoire de chansons, quand on en a assez de compter les voitures rouges et qu’on connaît déjà les tables de multiplication sur le bout des doigts, quand l’inspiration fait défaut… hop un CD!

La route des vacances promet d’être joyeusement rythmée par le livre-disque En route. Pour les longs trajets en voiture, Enfance et Musique propose ici une sélection de 21 chansons de son catalogue. Le livre comprend les paroles des chansons, ainsi que plusieurs pages de jeux.