L’histoire perdue, Marti / Salomo

Aujourd’hui, nous ne tournerons pas la page. Arrêtons-nous sur une seule image, celle de la couverture de l’album de Meritxell Martí et Xavier Salomó, et voyons comment elle nous appelle brillamment à entrer dans l’histoire.

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Où suis-je tombée ? Qui sont ces personnages qui m’observent avec étonnement depuis le haut d’un grand trou ? Pourquoi les regards sont-ils braqués sur moi ?

L’image donne au lecteur, dès la page de couverture, un rôle central : tous les regards convergent vers celui qui tient le livre. Encore hors champ, hors du livre, le lecteur va devoir se hisser hors du trou. L’illustration appelle ainsi le lecteur à entrer dans l’histoire. Le titre, en position centrale sur la page, sonne comme une mission : cette histoire perdue, dont il est question dans le titre, il va s’agir, cher lecteur, de la reconstituer.

Dès la couverture, le lecteur est donc plongé au cœur de la création littéraire. L’image annonce que l’album n’a pas fini de jouer avec les codes de cette création. L’originalité du livre réside en effet dans la mise en abyme de deux discours en dichotomie : celui de l’auteur et celui de l’illustrateur. Quand les deux discours entrent en lutte, ils n’empêchent non seulement pas l’histoire de se dérouler, mais ils la provoquent, créant l’impression qu’elle prend corps sous nos yeux.

L’Histoire perdue, Meritxell Martí et Xavier Salomó, Seuil Jeunesse, à partir de 6 ans, 13, 50€