La série de bandes dessinées réunit, entre autres ingrédients, deux thèmes chers à la littérature.
L’enfant orphelin est une figure archétypale de la littérature pour la jeunesse, sans doute parce qu’elle permet la centration du lecteur sur le sujet enfant et, partant, l’identification immédiate.
La guerre est un décor prisé par les auteurs parce qu’elle implique l’extrême, l’extraordinaire, l’aventure.
Etrangement, aucune bande dessinée destinée à la jeunesse ne s’était jusque-là attelée au sujet de la première guerre mondiale. C’est chose faite – et très bien faite ! – avec la série La Guerre des Lulus, qui commence en 1914 et met en scène Ludwig, Luigi, Lucas et Lucien, les Lulus, quatre gamins abandonnés vivant dans une maison tenue par un gentil abbé.
L’action se situe au Nord-Est de la France, dans l’Aisne, juste derrière les lignes allemandes. Les villageois doivent quitter les lieux pour fuir les frappes ennemies. Partis jouer dans les bois au moment de l’évacuation, les Lulus se retrouvent livrés à eux-mêmes. Ils sont bientôt rejoints par une fille elle aussi esseulée, Luce, qui devient la cinquième Lulu.
Quatre tomes sont pour l’instant disponibles, qui mêlent habilement l’aventure à hauteur d’enfant et la grande Histoire d’une part, l’ancrage régional et la situation mondiale d’autre part. Les personnages prennent corps dès le premier tome, tant les dialogues et les illustrations sont expressifs. On éprouve un immense plaisir à les suivre.
La Guerre des Lulus, Régis Hautière (scénariste), Hardoc (dessinateur), Casterman, 12,95€, à partir de 9 ans
1914, La maison des enfants trouvés
1915, Hans
1916, Le tas de briques
1917, La déchirure