Petit fiston, Elzbieta, éditions du Rouergue

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Un petit air de famille , entre ce tout nouvel album « Petit fiston »  enfanté par Elzbieta, auteur et illustratrice, et son précédent : « L’écuyère ». 

Par la forme, tout d’abord. 
Petites bandes dessinées, à la manière de celles que les enfants réalisent. Graphisme simple et presque maladroit. Illustrations aux couleurs douces, parfois estompées à la façon des photos recouvertes d’un papier calque dans les albums d’autrefois. Régularité sur les doubles pages de huit bandes, sous-titrées chacune d’une seule phrase. Tout concourt à entrer de plain-pied dans le récit porté par un texte « parlant » qui semble être dit ou joué.. 
«  Chacun de mes albums illustrés est un petit théâtre. C’est comme cela que je conçois mes livres. Je suis le metteur en scène de mes histoires, l’architecte de mes théâtres, l’auteur et le décorateur de mes pièces. Le public que j’invite, celui auquel je m’adresse, ce sont les enfants. Depuis mon atelier, les coulisses où je suis à l’œuvre, j’aime les imaginer absorbés dans ce que j’ai concocté à leur intention. » dit Elzbieta.

Par le contenu. 
De nouveau, Elzbieta aborde le thème de l’abandon. Si Titine dans « L’écuyère » était rejetée à la naissance par  « une maman à une place . C’est complet ! », dans « Petit fiston », l’arrivée d’ une nouvelle reine ,à la mort de la mère de ce dernier, voulant le céder à qui en voudra, provoquera sa fuite. De la même manière, nos deux personnages principaux vont devoir cheminer, tisser de nouveaux liens et se reconstruire grâce à eux. Le tout, sur fond de cirque, comme à l’accoutumée…  Un petit itinéraire personnel, jalonné ,ici, de questions et de non-réponses, de peurs, de molosses rôdant qui n’en sont peut-être pas, de nuisards kidnappeurs ou de non-nuisards, on ne sait plus, de cauchemars mais aussi de belles rencontres comme ce Monsieur Fifrelin qui saura le prendre sous ses ailes.. un récit en contrastes troublants, ponctué de résilience..     
Elle [la magie] est le fait du héros de l’histoire, autrement dit de l’enfant lui-même. Elle lui apprend que c’est de lui que viendra, le moment venu, la solution de ses difficultés. Donner d’avance la nature de cette solution impliquerait de construire une histoire au premier degré. Or personne n’est en mesure de prédire à un enfant ce qui l’attend. En revanche on peut essayer de lui insuffler espoir et confiance et on peut lui faire pressentir l’existence de ses ressources intérieures. (…)Elzebieta 

Par le plaisir enfin… 
.. et surtout, à retrouver l’univers tendre et touchant d’Elzbieta. 

Sylvie