Mayo, Ketchup ou lait de soja, Gaia Guasti, Editions Thierry Magnier

Une jolie surprise malgré le titre et la couverture en décalage avec l’essentiel du roman.

S’il est effectivement question de régime alimentaire, macrobiotique pour l’une et traditionnel pour l’autre, là n’est pas l’important. C’est seulement la marque d’une différence entre deux enfants au même titre que la couleur des cheveux, la résidence, l’éducation, le tempérament … Noah l’a bien compris : Elianor et lui se ressemblent malgré tout ce qui apparemment les sépare, le deuil d’un parent a installé une tristesse définitive chez eux et leur parent survivant. Mais ce deuil leur a aussi donné une force, une autonomie qui les éloigne des mesquineries de leurs camarades et des enjeux de cour de récréation.Leur relation n’est pas simple, Noah se montrerait volontiers protecteur mais Elianor n’en a pas réellement besoin malgré les apparences. Ils résisteront ensemble à l’exclusion de la jeune fille par les autres CM2, à la force brutale de Sylvester le « caïd » de l’école.
Gaia Gusti donne la parole à Noah qui nous raconte cette histoire avec un humour décapant, beaucoup de tendresse malgré des observations sans concessions de ses pairs. Elle parle dans une langue très construite mais aussi très familière, ce qui donne un roman très dynamique.

Cette italienne écrit pour la première fois un roman pour la jeunesse en français : nous attendons avec impatience d’autres titres.

Catherine