Pour sa forme inédite, Barouf à San Balajo mérite déjà le coup d’œil et le coup d’oreille : l’album raconte l’histoire dans une suite d’images sans paroles qui ne prennent leur sens qu’à l’écoute du disque.
Barouf à San Balajo n’existe pas sans le disque : quasiment sans texte – seuls quelques mots sont repris dans les illustrations, l’album fait alterner des pleines pages fourmillant de détails et des saynètes, images qui sont tout aussi nécessaires que le disque pour suivre l’histoire. Graphiquement, les illustrations fonctionnent, comme dans une bande dessinée, en séquences sur une double-page.
Le père d’Anatole fabrique des machines transformant les bruits en notes de musique. Lorsqu’il est invité à rejoindre un vieil ami à San Balajo, son fils s’inquiète à juste titre. Caché dans la valise de son père, il commence sa périlleuse aventure, avec son amie imaginaire Lola (Cécile de France lui prête sa voix, méconnaissable et irrésistible). Anatole et Lola auront à délivrer le père d’Anatole des griffes du méchant Tony Truand qui veut détruire la musique à jamais.
Remarquable aussi dans ce livre-disque est l’invention du « pictobruit », détournement de la petite cloche qui signale la tourne de page. Comme son nom l’indique, le pictobruit est tout à la fois son et image : un dessin en noir, différent pour chaque double-page, en bas à droite, symbolise le son qui sera entendu pour signifier le changement de page.
Barouf à San Balajo, avec sa galerie de personnages rocambolesques, une musique endiablée jazz et latino, ses aventures pétillantes et drôles, est un joyeux spectacle.
Les aventures d’Anatole Peterson & Lola : Barouf à San Balajo : 1 heure d’aventure en musique, textes et paroles de Timothée de Fombelle, ill. Thomas Baas, comp. Thibault Renard et Guillaume Siron, avec les voix de Cécile de France, Marie Kremer, Martine Chevallier…, Flammarion, 2007, 23€, dès 5-6 ans.
ClaireD