Mado m’a dit, Christophe Léon

Boby, né sous X, en famille d’accueil, n’aime personne. Il est exaspéré par les tentatives d’approche des filles qui décèlent en lui le cœur tendre que sa hargne tente de cacher. Sans trop savoir pourquoi, il prend un jour la défense de Mado que trois voyous du collège ont lâchement agressée. Handicapée par son poids, fatiguée de vivre, seule au monde, Mado se prend d’amitié pour le jeune garçon. Pour elle, Boby tombe littéralement du ciel. Il s’est inventé une mère Mercurienne et un père Jupiterien et Mado croit justement aux extraterrestres. Méfiant, Boby est tout de même attiré par cette femme un peu folle qui collectionne les plantes carnivores.

Léger par sa taille, dense par son contenu, Mado m’a dit emmène le lecteur là où il ne peut pas s’y attendre. Référence explicite à la chanson de Boby Lapointe – par le titre et le surnom du héros, le roman de Christophe Léon n’est pourtant pas frivole et badin. La minceur du roman (84 pages) n’empêche pas en effet l’épaisseur des personnages, deux marginaux qu’un épisode de la vie va réunir d’une courte mais néanmoins intense façon.

La fin du roman, totalement inattendue, oblige à revenir en arrière pour vérifier que, oui, on a bien compris. Dense, épais, intense, ce roman est une expérience.

Mado m’a dit, Christophe Léon, La Joie de Lire, coll. Hibouk, dès 9 ans, février 2014, 6.90 Euros

ClaireD


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