Le baron bleu

Un baron se met à larguer de son avion ce qu’il a à sa disposition pour participer à l’effort de guerre : des livres, toutes sortes de livres. C’est presque par hasard qu’il découvre que ses projectiles peuvent provoquer des effets inattendus, jusqu’à l’arrêt des combats.

On a déjà vu des livres traiter de la force des livres et ce thème pourrait finir par devenir agaçant de bons sentiments. C’est parce qu’il emprunte un chemin évitant la facilité que Le baron bleu retient l’attention.

La première page est une planche de bande dessinée couleur sépia. Changement de cap, déviation : dès que le baron entre en scène, dans son avion, le compartimentage en vignettes est abandonné et chaque image s’étale, à fond perdu, sur l’espace coloré de la double-page : comme le baron, le lecteur est invité à prendre un peu de hauteur.

L’emploi du passé simple, les phrases courtes, les relations de cause à effet donnent l’illusion d’un récit d’exploit de guerre. Mais le lecteur est embarqué dans un tout autre type de récit, qui réjouit par son côté farfelu.

Pas dupes sur la difficulté à traiter le sujet, celui du poids des mots, Baum et Dedieu évitent le premier degré. C’est dans cette apparence de simplicité qu’il faudra chercher le message. La simplicité du style façon compte-rendu fait d’autant mieux ressortir les jeux de mots et partant, ce fameux poids des mots.

Comme le baron, le lecteur est amené, presque par hasard, à cette conclusion : les livres ne sont pas des projectiles comme les autres.

Le baron bleu, Baum, Dedieu, Seuil jeunesse, 2014, 12,90€, dès 5 ans

ClaireD


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