8 mai, fin de l’autre guerre, une guerre qui a inventé encore de nouvelles horreurs.
Parmi ces horreurs, le terrifiant projet Lebensborn est assez mal connu. Ceux qui ont lu Max, de Sarah Cohen-Scali, paru en 2012, n’ont pu oublier ni le projet, ni le roman. Prix sorcières 2013 mille fois mérité, Max est de ces romans qui marquent, choquent et portent longtemps après. Le héros est un enfant du Lebensborn.
Afin de créer une “race supérieure de germains nordiques”, des foyers furent ouverts à partir de 1935 pour accueillir des enfants conçus par des SS et des femmes sélectionnées pour leur “qualité raciale”. Ces centres d’élevage et de dressage pour purs petits aryens entraient dans la politique d’eugénisme sous le nazisme. Pendant la guerre, l’expérience se propagea en Norvège notamment, où des filles de bonne composition génétique qui avaient eu une liaison avec un SS et étaient susceptibles de produire un petit Viking, furent contraintes d’abandonner leur enfant dans des orphelinats allemands.
Le recrutement pour l’élargissement de la race pure eut également lieu en Pologne, pays conquis où certains enfants correspondant aux critères (2 millions d’enfants soustraits à leurs parents polonais) furent enlevés pour être germanisés.
Sur les écrans en ce moment, le film « D’une vie à l’autre » de Georg Maas s’empare aussi de l’histoire longtemps occultée des Lebensborn. Une autre raison de reparler de Max.
Sarah Cohen-Scali, Max, Gallimard jeunesse, Scripto, 2012, 15,90€, à lire à tout prix mais après 15 ans.
Partager la publication "Où l’on reparle de Max et du programme Lebensborn"