En mettant entre les mains et les oreilles des enfants le fameux théorème, Thierry Dedieu n’a pas pour intention de fabriquer dès le plus jeune âge des génies des maths. Il cultive la fantastique idée d’appréhender le théorème comme texte et de l’utiliser comme ingrédient poétique. Présentée de cette façon, prononcée à voix haute à l’enfant, la formidable phrase devient profondément mélodieuse. Sur la grande page blanche, les mots noirs laissent place au traitement graphique, à la métamorphose des formes.
Depuis l’incontournable livre – au titre à valeur de devise – Les livres, c’est bon pour les bébés, de Marie Bonnafé, on sait que :
- Les bébés sont sensibles au contraste des couleurs, le noir et blanc en particulier
- Les bébés aiment toucher, manger ce qui leur passe sous la main, même les livres
- Les bébés apprécient la langue en tant que musique, rythme, tonalité, et distinguent très tôt le langage factuel du quotidien du langage du récit,
- Les bébés adorent retrouver les mêmes mots à chaque expérience de lecture.
Partant de ces principes, Dedieu a imaginé la bibliothèque idéale des bébés qui comprend :
Tas de riz, tas de rats
Dans sa maison un grand cerf
Un roc pic un cap péninsule
Triangle de l’hypoténuse côté
14,50€, Seuil, 2015
Les crèches, les parents, les écoles maternelles peuvent témoigner : ça marche.