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Guess how much I love you

L’amour, ça se mesure? En longueur de bras, en saut le plus haut possible, en voyage Terre-Lune?

« Jusqu’à la lune et retour », c’est le titre de l’émission d’Aline Pailler sur France Culture, qu’on peut entendre chaque samedi de 20h30 à 21h. Il y est question de spectacles et de littérature pour la jeunesse. Cette magique expression « Jusqu’à la lune et retour » est en effet un beau titre. Il reprend une phrase merveilleuse, celle qui clôt avec grâce le célébrissime album de Sam Mc Bratney et Anita Jeram Devine combien je t’aime :

« Je t’aime jusqu’à la lune – et retour. »

« I love you right up to the moon – and back. »

Pour peu que vous soyez un peu sensible, et si les déclarations d’amour, à qui que ce soit, adultes, enfants, vous émeuvent toujours, il est possible que cet album vous fasse monter les larmes aux yeux. Petit Lièvre Brun demande à Grand Lièvre Brun de deviner combien il l’aime, et il ouvre les bras le plus grand possible. Mais quand Grand Lièvre Brun ouvre ses grands bras pour montrer, à son tour, son amour, Petit Lièvre Brun doit trouver autre chose. Le jeu de celui qui trouvera la meilleure façon de montrer l’immensité de son amour à l’autre est incroyablement attendrissant.

Vous êtes tous mes préférés est le titre d’un autre album très précieux des mêmes Sam Mc Bratney et Anita Jeram. Cette formule peut elle aussi être judicieusement reprise, lorsque la question de la préférence dans la fratrie revient. « Vous êtes tous mes préférés », c’est simple et clair, donc c’est bien.

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ClaireD

Devine combien je t’aime, Sam Mc Bratney (texte), Anita Jeram (ill), collection Pastel 12€20, collection Lutin Poche 5€60  / version pop-up 18€30, à partir de 3 ans

Vous êtes tous mes préférés, Sam Mc Bratney (texte), Anita Jeram (ill), collection Pastel 13€20, collection Lutin Poche 5€60, tout carton 9€20, à partir de 3 ans

Le creux de ma main

Le texte coule naturellement au gré des pages tournées : « Dans le creux de ma main, j’ai recueilli… ». L’exquise petite fille qui s’exprime ici recueille une luciole, l’eau d’une fontaine, des morceaux de porcelaine, une boule de neige, etc. Ces petites choses suffisent, à chaque fois, à faire émerger un monde, elles donnent de quoi simplement découvrir et s’émerveiller. On ne se lasse pas de cet album et des sublimes illustrations d’Alice Gravier.

danslecreuxLe summum de la délicatesse est atteint, à la fin, lorsque la gracieuse enfant devient grande sœur : « Dans le creux de ma main, j’ai recueilli ta tête délicate et tu m’as souri. »

Un cadeau de naissance remarquable, non pas tant pour ceux qui naissent que pour celles qui apprennent à aimer le nouveau-né, les grandes sœurs.

 Le creux de ma main, Laëtitia Bourget (texte), Alice Gravier (ill), Sarbacane, 15€50

ClaireD

« L’été des bouquins solidaires », opération de Rue du Monde et du Secours populaire

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Un enfant sur trois ne part pas en vacances, c’est pourquoi le Secours Populaire Français organise chaque année la journée des « oubliés des vacances ». La maison d’édition Rue du Monde s’associe à l’action en offrant un livre à chaque enfant présent lors de cette journée.

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Trois ouvrages sont proposés dans le cadre de la campagne :

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Pour deux ouvrages achetés dans votre librairie avant le 15 août, un troisième est offert à un enfant dans le cadre de l’opération.

La petite princesse de Saint-Ex, Pef, Rue du Monde, 15€, à partir de 6 ans

Maudite soit la guerre, Didier Daeninckx, Pef, 16€50, à partir de 8 ans

Zappe la guerre, Pef, 14€50, à partir de 7 ans (déjà chroniqué ici)

ClaireD

 

Petites et grandes histoires des animaux disparus, Damien Laverdunt, Hélène Rajcak

Hommage aux morts. Non pas ceux du siècle dernier, des morts encore davantage morts, si l’on peut dire. Car pour certains, il y a bien longtemps qu’ils sont morts, des centaines, des milliers d’années. De plus, ce ne sont pas seulement des individus qui ont disparu, mais une espèce entière. Le très bel album grand format d’Hélène Rajcak et Damien Laverdunt fait œuvre de mémoire, d’un ton plein d’entrain. Lire la suite

J’ai vécu le débarquement en Normandie

Dans la même collection que J’ai vécu la Première Guerre Mondiale, trois témoins, un Américain, un Allemand, un Français, racontent leurs souvenirs du débarquement en Normandie. Accompagnés de photos d’archives, de documents et d’encadrés explicatifs et suivis d’un dossier synthétique sur les tenants et les aboutissants historico-politiques, ces témoignages sont tout aussi passionnants. Regrettons donc que les autres titres de la collection précédemment parus (sur la guerre du Vietnam, du Cambodge, d’Algérie, d’Espagne, etc) ne soient plus disponibles. Ou attendons simplement les anniversaires de ces événements : commémoration rime avec réédition.

ClaireD

J’ai vécu le débarquement en Normandie, 6 juin 1944, Pierrette Rieublandou Gouraud, Bayard Jeunesse, J’ai vécu, 2014.

J’ai vécu la Première Guerre mondiale

Ceux qui pouvaient prononcer cette phrase ne sont malheureusement plus de ce monde. En 2004, le journaliste Jean-Yves Dana avait recueilli le témoignage de trois anciens poilus pour la collection « J’ai vécu » chez Bayard. Dix ans séparent la présente réédition de cet excellent ouvrage de sa première publication. Ces dix années, tout en creusant l’écart temporel – les trois témoins sont décédés depuis, renforcent un sentiment confondant : on porte, chacun, chacune, décidément, encore et toujours, le deuil des morts de cette guerre. Les mots de Claude-Marie Boucaud, Albert Thibaut, Ferdinand Gilson, mobilisés en 1914, 1915 et 1917, sont rapportés de façon simple : on les lit, et on les entend. Braves parce qu’ils n’avaient pas le choix, conscients de leur chance d’en être sortis, ces trois hommes ayant vécu l’horrible expérience de la Première Guerre mondiale nous apparaissent dans leur fragilité d’Homme. Les images, photos, cartes, documents qui accompagnent le livre contribuent à l’aisance de la lecture. Mais parmi toutes ces photos, il en est trois qui sont à mes yeux les plus belles et les plus émouvantes : les portraits de ces trois vieux jeunes hommes en 2004. Tendrement, nous souriant et nous englobant de leur regard, ils semblent nous – lecteurs d’un autre temps – prendre sous leur protection.

ClaireD

J’ai vécu la Première Guerre mondiale, 1914-1918, Jean-Yves Dana, Bayard Jeunesse, 2004, c2014, documentaire à partir de 12 ans, 11,90€.

 

Entretien avec l’auteure-illustratrice Laëtitia Devernay

L’auteure-illustratrice Laëtitia Devernay a publié deux albums aux éditions La joie de lire. A l’occasion de l’exposition qu’accueille la librairie, nous avons interrogé la chaleureuse Laëtitia.

Vous avez publié 2 albums pour l’instant. J’ai entendu dire que deux autres allaient bientôt paraître… 

LD : Deux nouveaux albums sont bien en préparation : le Bestiaire Mécanique qui sortira dès l’automne prochain et La Danse de la mer à peine ébauché encore. Lire la suite

Expo sous la verrière

Entrez, avancez encore un peu, voilà, vous y êtes. Poussez la porte du fond de la librairie et vous trouverez, sous la verrière, dans ce très beau lieu insoupçonné à l’arrière du magasin, une exposition de Laëtitia Devernay qui vaut le détour.  Vous pourrez profiter de l’ambiance que procure le lieu, contempler les merveilleuses images qui donnent autant à voir qu’à entendre, voire repartir avec l’une d’entre elles… 

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Be Bop! La voici la voilà…

L’auteur-illustratrice cite un tableau, celui du peintre Francis Barraud, intitulé La voix de son maître, qui représente un fox face au pavillon d’un gramophone à manivelle. Un historique label de musique du temps des disques microsillons en a fait son symbole.

labellavoixdesonmaitre

Dans l’album de Laëtitia Devernay, un chat sort d’un gramophone mécanique. Sur la piste de danse, entre les jambes des danseuses, entre les contrebasses jouant du Be Bop, un chien aperçoit le chat et se met à le poursuivre. Le chat finit par se réfugier dans le gramophone… et l’on comprend pourquoi ce chien reste fixé devant le haut-parleur… Attiré par la voix de son maître ? D’après Laëtitia, c’est plutôt par la queue du chat !

ClaireD