Le langage des contes, Elzbieta

Il faut lire des contes aux enfants. On sait, on sent, on affirme que ces histoires leur sont essentielles. Mais parmi le foisonnement de publications destinées à la jeunesse, on ne revient peut-être pas suffisamment au conte. Merci à Elzbieta de nous rappeler l’importance du conte, de lancer un plaidoyer pour l’imaginaire, et de proposer de nouvelles raisons de les aimer.

Elzbieta s’était déjà livrée à une réflexion autobiographique sur son travail d’artiste et d’auteure-illustratrice (L’enfance de l’Art, 1997). Dans son dernier essai, elle interroge le langage des contes. L’essence du conte réside en effet, selon elle, dans un langage : c’est parce que le conte ne dit pas tout qu’il parle à l’enfant. Le conte, sans explications, répond aux questions de l’enfant, et le sécurise en ce qu’il lui permet de construire l’idée de justice (les méchants sont toujours punis et les bons récompensés).

« De même que nos rêves, les contes ne mentent pas. L’usage consolateur intime, le travail caché de la pensée, que le conte – et sa répétition – suscite, demeurent dans le non-dicible, mais les enfants sentent intuitivement que ces récits-modèles abordent discrètement des questions qui méritent examen. » (p. 85)

D’ailleurs, n’y aurait-il pas derrière tout ça, se demande Elzbieta, une « science dissimulée » ?

Le langage des contes, Elzbieta, Le Rouergue, 2014, 15€.

On peut entendre, en 5 minutes (durée de l’émission d’Aude Lavigne), Elzbieta parler de cet essai et de sa vocation :

http://www.franceculture.fr/emission-les-carnets-de-la-creation-elzbieta-auteure-jeunesse-a-l%E2%80%99honneur-du-salon-du-livre-et-de-la

ClaireD


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