Angel, l’indien blanc, François Place

Unanimité du comité de lecture pour le dernier roman de François Place.

Au héros surnommé Angel, né du viol de sa mère française par un indien, peu de choses sont épargnées. Il perd sa mère, est fait esclave, et s’embarque clandestinement pour un voyage dont personne ne peut imaginer la rudesse.

Sur le Neptune, voilier qui transporte des savants vers la Terre australe dont ils ignorent tout, les spéculations sur les peuples qu’ils pourraient y rencontrer vont bon train. Mais les hommes à deux bouches dont ils vont faire la connaissance ébranleront leurs convictions. On pense aux peuples chamaniques qui font parler d’autres voix, au chant diphonique des Mongols. Le roman raconte la confrontation de l’esprit savant, scientifique du siècle des Lumières avec des peuples qui mettent en avant les esprits et les rêves.

Au cœur de ces Terres australes glaciales et brouillardeuses, parmi les Woanoas, ce peuple à deux bouches, l’atmosphère est un peu inquiétante. Toutes les épreuves, physiques et psychologiques, vont conduire Angel à déployer tout le courage dont il est capable. Sous la plume de François Place, un héros naît. La langue de l’auteur, qu’on savoure à chaque fois, rappelle ici les grands romans d’aventure.

La très belle fin anime le tout d’une touche politique. La critique des savants, des puissants transparaît et fait entendre le roman comme une célébration de la curiosité, un hymne à la rencontre.

François Place, Angel, L’indien blanc, Casterman, 15€, à partir de 12 ans

ClaireD